Ce projet a débuté à Berlin par la construction à partir d’objet trouver dans la rue, dans les poubelles ou dans des marchés aux puces d’une valisette censée reprendre et ressembler à une bombe. L’objet est donc un assemblage de circuit imprimé, de câble électrique, de piles usagées, de pièce métallique, de pâte à sel, de clou et d’autre matière ayant plus ou moins un aspect technologique. Les lois ayant dicté l’ensemble ont plus été de l’ordre d’un souci esthétique reprenant des stéréotypes cinématographiques de tels engins que d’une réelle connaissance en pyrotechnie. Une fois l’objet créé s’est posée la question du moyen de le ramener en France. Ce voyage s’est effectué par le projet MigAA permettant de transporter la valise via la route dans un camping-car effectuant un large détour à travers l’Europe de l’Est. La question du statut de cet objet et de son potentiel de dangerosité c’est de nouveau posé lors d’une exposition à Berlin obligeant à déplacer à nouveau l'objet. Pour des raisons pratiques de temps, le transport ne pouvait s’effectuer que par le biais de l’avion ou du colis postal. Cette contrainte a permis de mettre en évidence les questions que soulevait cette valisette. 

Une partie de ce projet a donc été de capter les conversations et démarches effectuées pour mener à bon port l’objet en essayant d’avoir l'attitude la plus transparente possible auprès des autorités, organismes et entreprises impliqué dans le transport aéronautique humain et postale sans jamais savoir où pouvait terminé une telle démarche. Le cœur de cette initiative a été de jouer avec la peur des systèmes de sécurité mise en place et la crainte de tomber dans un engrenage, par la confrontation à un système en tant que simple individu ou artiste sans renom pouvant à peine compter sur l’organisme organisateur de l’exposition comme soutient officiel, la paranoïa quant à l’extrême opacité de ce système complètement inconnu. 

La valisette est arrivée sans encombre par colis postal comportant avec elle pour son voyage : un dossier explicatif et le plus de preuves possible concernant la bonne foi du colis. Il est impossible de savoir si l’objet a été contrôlé ; si contrôlé,repéré ; si repéré, inquiété. À la fermeture de l’exposition, l’objet a été méthodiquement détruit pour des raisons de tranquillité d’esprit, rejoignant une benne à ordure.

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